EURATEX appelle l’Union européenne à accélérer la reprise du secteur textile

A l’occasion des Journées de l’industrie de l’UE, EURATEX demande à la Commission européenne et aux États-membres de fixer les bonnes conditions pour la compétitivité et la résilience de sa base industrielle, en particulier de l’industrie du textile et de l’habillement, durement touchée par la pandémie en 2020.

L’industrie du textile et de l’habillement est un pilier de l’Europe par son savoir-faire et son excellence. Elle compte 160 000 entreprises, principalement des PME, qui emploient 1 500 000 personnes et générent 162 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les PME sont très importantes pour l’Europe : elles exportent pour 476 milliards d’euros de biens (principalement textile, agroalimentaire... ) et représentent plus de 50% des ventes mondiales européennes.

Si la Commission européenne et les États-membres ne veulent pas perdre un tel atout, ils devraient prendre une série de mesures :

l’Europe devrait mettre en place un contrôle efficace du marché, éviter la concurrence déloyale et garantir des règles du jeu équitables. Le continent a les normes sociales et environnementales les plus strictes et il devrait protéger la qualité de ses produits. Nous entendons trop souvent dire que les produits fabriqués dans d’autres pays n’atteignent pas ces normes, c’est le cas des masques faciaux non conformes et il est temps d’y donner suite ;
l’Europe devrait soutenir la transition vers une industrie plus durable et numérique par le biais de fonds et de programmes spécifiques. En effet, les PME, en raison de leur taille et de leurs capacités, n’ont pas le pouvoir d’innover à court terme en matière de produits et procédés. En outre, le secteur devrait réduire les risques futurs en diversifiant ses chaînes d’approvisionnement et en promouvant la production de proximité. L’Europe peut à nouveau jouer un rôle fondamental dans l’élaboration d’une nouvelle politique commerciale :
l’Europe devrait avoir une approche, à l’épreuve du marché, lorsqu’elle s’oriente vers la durabilité et l’économie circulaire. La transition écologique devrait soigneusement équilibrer le coût de ce processus de transition et les avantages à long terme. La crise économique remet en cause la transition écologique et numérique. Les entreprises et les citoyens peuvent rapidement s’en désintéresser si la transition ne porte par ses fruits à court et à moyen terme ;
l’Europe devrait aider les systèmes et institutions éducatifs à développer des connaissances complètes et de pointe en matière de textile et d’habillement. Elle peut le faire grâce à la formation continue, Erasmus + et à l’Initiative “Pact for Skills” (pacte pour les compétences). Nos industries souffrent du vieillissement de leur main-d’œuvre et il est fondamental de la requalifier et de la perfectionner. Plus important encore, le secteur devrait attirer les jeunes générations afin de se renouveler et conduire le changement ;
l’Europe devrait avoir une approche cohérente lorsqu’elle légifére dans différents domaines. Toutes les politiques, du Green Deal à la stratégie des produits chimiques durables, de la stratégie commerciale de l’UE à la stratégie industrielle de l’UE, doivent être cohérentes et ne pas entraver l’industrie. Sinon, les conséquences seront fatales.

« La Stratégie européenne pour le textile en cours d’élaboration représente une formidable opportunité pour l’industrie et les décideurs politiques de développer une vision tournée vers l’avenir », a commenté Dirk Vantyghem, directeur général d’EURATEX. « Si l’Europe rate cette chance, elle risque de perdre un de ses écosystèmes essentiels. Trop de secteurs seront touchés par de telles pertes, car les textiles sont partout, d’une voiture, à la rue sur laquelle nous marchons.

En tant que porte-parole de l’industrie européenne du textile et de l’habillement, EURATEX s’efforce de parvenir à un environnement favorable au sein de l’Union européenne pour la conception, le développement, la fabrication et la commercialisation de produits textiles et vestimentaires.

Contact : Joëlle Da Fonseca-Ruellan